Des cadres communistes sont envoyés dans les campagnes pour liquider les « propriétaires » et les « féodaux » : dans cette campagne de « rectification » du monde rural, qui se déroule sur fond d'appels à la haine contre l'« ennemi » de classe, de très nombreux abus sont commis, les agents du régime travaillant selon un système de quotas de personnes à sanctionner. Jayne Werner, John K. Whitmore et George Dutton. Mais les volontés réformatrices de Diệm sont rapidement paralysés par l'opposition conjointe des milieux traditionalistes et de l'administration du Protectorat. Ils relancent une ultime série de bombardements sur le Nord Viêt Nam à Noël 1972 mais perdent 81 avions ; soit près du quart de leur armada aérienne d'Asie-du Sud-Est. Les années 1920-1930 voient également le développement, principalement en Cochinchine, d'organisations politico-religieuses aux discours nationalistes. 8-9. Livre ancien LA GUERRE D'INDOCHINE PLILIPPE HEDUY SPL 1945 1954 dien bien phu 30,00 EUR Achat immédiat +5,00 EUR (livraison) POUVOURVILLE. Bien que ses attaques se soldent par des succès, Rigault de Genouilly finit par conclure que la conquête est trop difficile et demande son remplacement. Au Nord, la révolte est menée par un fils de paysan, Hoàng Hoa Thám : surnommé « le Đề Thám » (« le maréchal Thám »), ce dernier résiste durant des années aux Français. La cour de Hué élève quant à elle à la dignité mandarinale Liu Yongfu, le chef des Pavillons noirs. En 863, le protectorat est repris en main par le général chinois Gao Pian, qui lui assure une certaine stabilité. Le nom d'Annam, qui désignait jusque-là le pays dans son ensemble, fait dès lors référence uniquement à sa partie centrale. Il règne durant 11 ans, puis son fils doit se soumettre, vaincu par l'armée des Tang. Le lendemain, le président déchu et son frère Ngô Ðình Nhu sont abattus pendant leur transfert à l'État-major de l'armée[207],[206],[208],[209]. Le nouvel État est baptisé Đại Cồ Việt : « Đại » est une expression d'origine chinoise signifiant « grand », et « Cồ » un mot vietnamien signifiant également « grand », d'où l'expression hybride de Đại Cồ ; le nom simplifié de Đại Việt, soit « Grand Viêt », est adopté en 1054[24]. En l'attente d'un retour officiel de Bảo Đại et d'un accord sur le statut de la Cochinchine, un Gouvernement central provisoire du Viêt Nam, qui réunit le Tonkin et l'Annam, est constitué le 27 mai 1948, avec à sa tête le général Xuân. Tout en réprimant les indépendantistes et en important en Indochine la législation de Vichy, l'idéologie de la Révolution nationale et le culte du maréchal Pétain, Decoux s'emploie à flatter le sentiment national des différents pays de l'Indochine. Tandis que Phan Bội Châu compte sur l'aide japonaise, un autre chef de file nationaliste, le républicain Phan Châu Trinh, se méfie du Japon militariste et vise à obtenir l'indépendance sans violence, en nouant des alliances avec les milieux libéraux de la colonisation et en modernisant la société vietnamienne. La résistance contre les Français ne s'éteint pas pour autant : si la pacification du pays est achevée en 1896, l'insurrection connaît ensuite plusieurs résurgences, ce qui la fait s'étendre sur plus de deux décennies[82],[83]. Le caodaïsme gagne également en puissance et, fort de 300 000 adhérents, constitue une sorte d'« État dans l'État ». La guérilla, quant à elle, s'adapte et reprend l'initiative des combats : en janvier 1963, lors de la bataille d'Ấp Bắc, le Việt Cộng inflige une lourde défaite à des soldats de l'Armée de la république du Viêt Nam pourtant très supérieurs en nombre, ce qui contribue à inquiéter les Américains. Outre les Viêt, l'histoire du Viêt Nam se confond donc également avec celles d'autres peuples comme les Hoa (Vietnamiens d'origine chinoise), les Khmers Krom (minorité khmère) et les Chams, ainsi que d'un grand nombre d'autres minorités : l'ethnie Viêt tient néanmoins un rôle prépondérant dans sa formation en tant qu'État[4]. Indochine: paire de taxes avec millésime 2 neuve luxe (= sans charnière, gomme d´origine intacte). En 1886, le général de Courcy est remplacé par un civil, Paul Bert, au poste de Résident-général de l'Annam et du Tonkin. Le conflit s'avérant insoluble et de plus en plus impopulaire, les États-Unis se retirent en 1973 à la suite des accords de Paris. Jean Cédile, délégué du GPRF, reprend les bâtiments administratifs aux révolutionnaires vietnamiens. Le nouveau président américain Lyndon B. Johnson, qui a succédé à Kennedy, décide, notamment sur le conseil de Robert McNamara et du général Maxwell D. Taylor (successeur de Lodge comme ambassadeur à Saïgon), d'intensifier l'engagement américain et l'aide au Sud Viêt Nam. La frontière entre les deux Viêt Nam est reconnue, mais uniquement en référence à Genève, c'est-à-dire à titre provisoire. La photo de Nguyễn Ngọc Loan, chef de la police sud-vietnamienne, en train d'abattre à bout portant un prisonnier Việt Cộng (qui venait d'assassiner un proche de Loan, avec toute sa famille) fait le tour du monde et contribue à dresser une partie de l'opinion publique contre la guerre. Le territoire des Nguyễn est par contre appelé par les étrangers Cochinchine, d'après un terme inventé au XVIe siècle par les navigateurs portugais pour désigner la région de Đà Nẵng[48],[49]. Cela ne met cependant pas un terme à l'insurrection des lettrés, qui continue après la capture de l'empereur. Les revendications indépendantistes s'expriment de manière de plus en plus ouverte en Indochine : dans le courant de 1953, Norodom Sihanouk, roi du Cambodge, bataille pour l'indépendance de son pays, qu'il fait finalement reconnaître par les Français en novembre ; en parallèle, l'indépendantisme progresse également au sein des milieux politiques vietnamiens. De nouveaux incidents s'ensuivent et, le 25, un quartier européen est attaqué : plusieurs centaines de personnes sont massacrées ou enlevées. Le Việt Minh - dont les candidats se présentent souvent sans concurrence - triomphe, obtenant une légitimité électorale malgré la liberté très relative du scrutin[146]. La colonisation française contribue en outre à fixer les frontières entre la Chine et le Viêt Nam, ainsi qu'entre le Viêt Nam et le Cambodge (notamment en ce qui concerne la Cochinchine, vieille terre khmère), ce que l'État vietnamien contemporain reprend par la suite à son compte[94]. Malgré cette manœuvre de l'amiral, Hô Chi Minh ne rompt pas les négociations et la conférence de Fontainebleau s'ouvre le 6 juillet. Le plus jeune des Tây Sơn est âgé de dix-huit ans en 1771, quand il lance la révolte contre les princes Nguyễn. Les milieux d'affaires poussent également à la conquête, qu'ils jugent nécessaires pour que la France puisse se développer en Extrême-Orient[75],[76]. La menace extérieure posée par les Mongols et la dureté des temps permettent en outre aux Trần de justifier leur politique autoritaire. Mais Nguyễn Kim, un mandarin fidèle aux Lê, se réfugie à Thanh Hóa au sud du Tonkin et y intronise un prince Lê : le Đại Việt est désormais divisé en deux, les dynasties rivales se disputant la légitimité. Il se garde d'humilier les Chinois et leur propose la paix, en leur demandant de le reconnaître comme roi. La conquête française du Viêt Nam, qui s'étale sur plusieurs décennies, suit une impulsion à la fois religieuse et commerciale[74]. Le passage à l'administration chinoise directe suscite l'insoumission au sein de la noblesse locale : en 34 apr. En 1852, huit évêques d'Extrême-Orient lancent un appel à Louis-Napoléon Bonaparte pour lui demander une action armée contre l'Annam. L'opposition à la guerre du Viêt Nam, déjà sensible depuis plusieurs années aux États-Unis et dans les autres pays occidentaux, gagne un terrain considérable à la fin des années 1960 : elle est notamment alimentée par des événements dramatiques comme le massacre de Mỹ Lai commis par les troupes américaines. L'administration Eisenhower estimait, en 1956, que la proportion de Vietnamiens qui auraient voté en faveur de Hồ Chí Minh en cas d'élections libres était de près de 80 %[186]. De la fin du XVIe à la fin du XVIIIe siècle, le Đại Việt est de facto divisé en deux. Pigneau de Béhaine lève alors lui-même une troupe composée en grande partie d'aventuriers, et revient en Annam en juillet 1789, alors que Nguyễn Anh a déjà repris pied au Sud. Seules les quatre principales villes, Hanoï, Saïgon, Hué et Hải Phòng, possèdent des municipalités élues au suffrage universel. Sur Rakuten, commandez en quelques clics un article Militaria Autre militaire neuf ou d'occasion à prix bas dans notre catégorie dédiée aux accessoires militaires de Le 31 mai, Hô et sa délégation s'envolent pour la France. L'ex-empereur revient enfin au Viêt Nam, sans soulever beaucoup d'enthousiasme, et s'installe à Đà Lạt. Les timbres d'Indochine sont oblitérés La majorité des troupes communistes se retire vers le Nord, mais une dizaine de milliers d'hommes, sous la direction de Lê Duẩn, demeurent au Sud dans la clandestinité[178],[179],[180],Féray 2001, p. 66-70,[181],[182]. La politique de Sarraut suscite l'opposition des milieux français d'Indochine, mais contribue à gagner la confiance des Vietnamiens. En 544, le magistrat Lý Nam Đế (dit également Lý Bí ou Lý Bôn) mène une révolte victorieuse et se proclame « empereur du Nam Việt », tout en conservant des usages politiques inspirés de ceux de la Chine ; il nomme des fonctionnaires Viêt et fonde la dynastie Lý antérieure. La famille Lê est contrainte à la fuite. La famille fournit une autre cellule fondamentale et durable de la société Viêt, qui s'identifie à son village, à son clan à l'intérieur du village, et à sa branche familiale à l'intérieur du clan[14]. En février 1954, lors de la conférence de Berlin, il est décidé de tenir en avril une nouvelle conférence à Genève, pour aborder la situation en Corée - où la guerre s'est terminée depuis un an - et en Indochine. Le Sud Viêt Nam, entretemps, continue d'être politiquement instable. Après le règne de Lê Hiên Tông (1497-1504), la dynastie des Lê décline à son tour : des souverains incompétents se succèdent, négligeant l'agriculture et laissant le pays péricliter. Le commandant Rivière attaque en avril 1882 la citadelle de Hanoï et s'en empare pour « assurer la sécurité des nationaux français ». Origines du Viêt Nam et histoire légendaire, De la troisième période chinoise à l'indépendance, Le Đại Việt et la conquête du territoire vietnamien, Du Viêt Nam des Nguyễn à la colonisation française, Réformes et évolutions de la société coloniale, La fin de la présence française au Viêt Nam, De la réorganisation politique à la défaite française, De l'engagement américain à la chute de Saïgon, « fils du dragon, descendants de la fée », « généralissime, administrateur suprême de l'État », « un véritable empire dans l'Extrême-Orient », « protéger le commerce en ouvrant le pays et son fleuve à toutes les nations sous la protection de la France », « assurer la sécurité des nationaux français », « sous le poids écrasant des blindés américains, du napalm, des chasseurs bombardiers et finalement des gaz vomitifs », « la culture occidentale bourgeoise et décadente », « régime du maître collectif socialiste », « la force unique qui dirige l'État et la société », « ami de tous les pays de la communauté internationale dans la lutte pour la paix, l'indépendance et le développement », « L'État développe une économie marchande à plusieurs composantes [secteurs d'État, coopératif et privé] suivant le mécanisme de marché géré par l'État selon une orientation socialiste », L’existence d'État(s) à partir de l'année 2878. Son aire s'étend du Binh Tri Thiên à la vallée du Dông Nai. En 1911, un programme de réformes politiques est décidé par le Gouvernement général : le député radical Albert Sarraut est nommé gouverneur avec pour mission de l'appliquer. Le Dong Minh Hoï végétant et les Américains cherchant des personnes sur qui compter en Asie du Sud-Est, les Alliés décident de miser sur le Việt Minh, qui se présente avant tout comme nationaliste et non comme communiste. 2 000 entreprises d'État sont fermées. L'administration est réformée et la représentation vietnamienne élargie dans les diverses assemblées locales. Des dizaines de civils, blancs ou eurasiens, sont tués ou pris en otage ; Hô Chi Minh, réfugié hors de Hanoï, lance un appel à la guerre à outrance. Thuy Tinh se lasse, mais sa jalousie refait régulièrement surface et il provoque chaque année orages, typhons et pluies inondant le pays. Trois des principales villes du Tonkin et de l'Annam, Tourane, Hanoï et Hải Phòng, sont sous un régime particulier : par une ordonnance royale du 3 octobre 1888, les villes et leurs territoires sont érigés en concessions et cédés en toute propriété à la France. Hanoï, de capitale du Nord Viêt Nam, devient celle du Viêt Nam unifié ; l'ancienne capitale sudiste, Saïgon, est quant à elle rebaptisée Hô Chi Minh-Ville[230],[231]. Decoux, tardivement informé, est censé couvrir Mordant. entier postal enveloppe, format carte de visite, type groupe 15 c, bleu avec surcharge, ACEP n° 27, cad type A HANOI TONKIN 25 dec 1912 TB, Enveloppe Recommandée De Saigon Timbre De Collection. Au dos cachet SAIGON-CENTRAL 23 SEPT 93 COCHINCHINE + cachet arrivée NEUILLY-SUR-SEINE 20 OCT 93 SEINE. La tutelle politique de la Chine joue un rôle important dans la naissance et le développement de la langue vietnamienne. Ses tentatives de négociations ayant débouché sur un dialogue de sourds, Montigny s'en va en laissant aux Annamites un message de représailles si les persécutions des chrétiens continuent : Tự Đức réagit en relançant les violences antichrétiennes par un nouvel édit. En janvier 1950, la Chine reconnaît le gouvernement de la république démocratique du Viêt Nam, suivie en cela par l'URSS ; les États-Unis et le Royaume-Uni reconnaissent quant à eux l'État du Viêt Nam. Les deux timbres d'Indochine sont entourés avec la mention (erronée) "timbres dévalués" voulant indiquer qu'ils ne sont plus valables et qui est finalement rayée. Le pays rejoint également l'ASEAN[241]. L'ancien Nam Việt devient la province chinoise de Jiaozhi (également retranscrit Giao Chỉ ou Giao-châu), organisée en sept commanderies. Déçus dans leurs espoirs de collaboration loyale avec les autorités françaises, les intellectuels vietnamiens se réfugient pour la plupart dans une abstention méfiante ; quelques-uns choisissent cependant de passer à l'action clandestine[114],[116]. Les familles dirigeantes viêt sont fortement sinisées sur le plan culturel. Presque tous les ministres sont remplacés par des mandarins plus jeunes. La guérilla étend alors son contrôle à environ 65 % du territoire sudiste[204],[205],[206],[202]. Au début de 1945, l'administration mise en place par Vichy est toujours en fonction en Indochine française, tandis que de Gaulle a désigné le général Mordant comme responsable des réseaux de résistance contre les Japonais, avec la tâche de préparer la libération de l'Indochine. Sur le plan militaire, les Nguyễn accusent également un notable retard technique : l'armement vietnamien est désuet et seule la garde impériale constitue une troupe de quelque qualité[73]. L'ancien royaume d'Annam est désormais divisé en trois entités, toutes placées sous contrôle français : la colonie de Cochinchine et les protectorats du Tonkin et d'Annam. L'économie du Viêt Nam demeure par ailleurs modeste à l'échelle régionale et la crise asiatique de 1997 contribue à révéler ses fragilités[244]. Jusqu'au XVe siècle, les Viêt doivent partager le territoire de l'actuel Viêt Nam avec les Chams du royaume de Champā : après leur défaite, les Chams doivent se replier sur un territoire plus réduit et accepter la domination des Viêt. Description de l'article : Librairie de Paris Firmin-Didot et Cie, 1930., 1930. Zhao Tuo adopte les mœurs et les coutumes des Viêt et organise son royaume en plaçant les provinces sous l'autorité de légats chargés des registres du cens et de la levée des impôts, pratiques qui perdurent à travers les siècles. Les Viêt continuent, durant les siècles suivants, de progresser aux dépens des territoires Chams restants, qu'ils absorbent pour l'essentiel au XVIIe siècle. Nguyễn Anh remonte vers le Nord : en 1799, il entre à Quy Nhơn et, deux ans plus tard, à Phú Xuân (actuelle Huế). J.-C. : les Chinois donnent à ce peuple originel le nom de Cent Yue (traduit par Bac Viêt ou Bach Viet, soit Cent Viêt). Au Sud, il doit faire face au Champā, qui soutient militairement les partisans de la restauration des Ngô et effectue des attaques régulières à sa frontière. Des contacts sont pris avec Bảo Đại qui, en septembre 1947, émet enfin une proclamation officielle dans laquelle il prend position contre le Việt Minh et se propose en arbitre[160],[161],[162],[163]. En février-mars 1971, l'armée sud-vietnamienne réalise une incursion au Laos (pays où les Américains ne peuvent théoriquement pas pénétrer, du moins au sol) contre les positions des Nord-Vietnamiens et du Pathet Lao : l'opération se solde par une véritable déroute, très médiatisée, pour l'Armée de la république du Viêt Nam. Plusieurs dizaines de milliers de Vietnamiens, ouvriers ou tirailleurs indochinois, sont en outre envoyés en Europe pour participer à l'effort de guerre français[106],[107]. Durant les siècles d'appartenance à la Chine, la langue vietnamienne s'enrichit d'une masse importante de mots chinois ; le chinois classique est alors la langue officielle de l'administration, ce qui entraîne l'adoption d'un grand nombre de termes hans. Entretemps, les Chinois pénètrent au Nord, et les Britanniques au Sud. Il y eut pire dans un des bâtiments du pénitencier : les « cages à tigre » : dans celui de Trai Phu Tuong, la petite porte et le haut mur, que l’on découvre au bout d’un chemin en terre, permettaient de dissimuler ces cachots exigus enterrés au plafond grillagé, « inventés » par les Français et réutilisés par les Américains. Le même jour, les Japonais réunifient la Cochinchine au reste du territoire vietnamien. Les travailleurs manuels connaissent des situations de grande pauvreté et aucun effort particulier n'est fait, ni par les Français ni par les élites vietnamiennes, pour développer l'activité locale indigène. Les États-Unis, de leur côté, craignent un basculement de l'Asie du Sud-Est dans le camp communiste, selon la logique de la « théorie des dominos » ; bien qu'ayant participé à la conférence, ils refusent de s'associer aux accords. Hô Chi Minh prolonge tout de même son séjour en France : le 14 septembre, il signe avec le ministre de l'Outre-mer Marius Moutet un « modus vivendi » hâtivement préparé, qui prévoit une reprise des négociations en janvier 1947 une fois que la constitution de la Quatrième République aura pu être adoptée et le statut de l'Union française clairement défini[150],[151],[152],[153]. Hô Chi Minh lui-même fait des gestes envers les Français, qui exigent cependant de leur côté l'arrêt de la guérilla : les contacts entre le chef du Việt Minh et Paul Mus, conseiller de Bollaert, n'aboutissent à rien de concret. En Cochinchine, après que le Conseil eut retiré sa confiance au président Lê Văn Hoạch, Nguyễn Văn Xuân, un général lié à la SFIO, prend en octobre 1947 la tête du gouvernement de la colonie, qu'il rebaptise Gouvernement provisoire du Sud Viêt Nam pour écarter tout soupçon de séparatisme. De longues et laborieuses négociations sont menées entre Bảo Đại et le haut-commissaire Bollaert, par l'intermédiaire de diverses personnalités comme Ngô Đình Diệm, pour tenter de définir le statut du Viêt Nam. De nombreux militants sont envoyés au bagne de Poulo Condor[117]. Convaincu de l'échec de la solution négociée, Giáp développe quant à lui les forces de l'Armée populaire vietnamienne. Faute d'histoire écrite, le récit de l’ethnogenèse du peuple viet se confond avec la légende. Mais les tribus Tây Âu mènent une guerre de guérilla contre les soldats chinois et finissent par les repousser. La libéralisation économique ne va cependant pas de pair avec l'accroissement des libertés politiques, et la nomenklatura communiste se réserve une large part des retombées financières du « miracle économique vietnamien ». Dans la grotte de Pác Bó se déroule le « 8e Plénum » du Parti communiste indochinois : Nguyễn Ái Quốc impose aux militants la création d'un « front commun » destiné à rassembler tous les « patriotes » vietnamiens pour lutter contre les Japonais et les Français. Le siège, qui se déroule dans des conditions effroyables, dure près de deux mois. J.-C. jusqu'à la chute de la dynastie Lý au XIIIe siècle. L'Indochine française connaît dans la première moitié du XXe siècle une profonde transformation sociale et économique : le développement de l'instruction favorise le développement d'une nouvelle élite annamite qui remplace l'ancienne génération des lettrés nationalistes, laquelle tend à s'éteindre. Repris, il est déposé et exilé auprès de son père, près d'Alger, puis à La Réunion. L'empereur Tự Đức, qui est confronté dans le Tonkin à une révolte menée par un chrétien qui se prétend descendant des Lê, se résout à négocier avec les Occidentaux ; les amiraux français, de leur côté, manquent de moyens pour aller au-delà de la « Basse-Cochinchine » et n'ont pas d'instructions précises de Paris[77],[78]. Au Cambodge, les Khmers rouges ont lancé une insurrection, d'ampleur encore limitée, en 1967. La légende ne cède le pas à l'Histoire qu'à partir de 258 av. Le Nord Viêt Nam, après une période d'expectative, opte pour la tactique d'intensification de la guérilla prônée par Lê Duẩn. En 1978, le Viêt Nam rejoint le Conseil d'assistance économique mutuelle, l'organisme de coopération économique du bloc de l'Est[234]. Une crise politique donne aux nationalistes l'occasion d'agir. En Cochinchine, où les milieux coloniaux et autonomistes sont toujours rétifs, Trần Văn Hữu succède à Xuân. Ce royaume, large de deux à trois cents kilomètres, longe la mer de Chine, de la Porte d'Annam au sud, jusqu'au nord de l'actuelle Canton. Le nouveau chef de l'État annonce par ailleurs qu'il n'organisera pas le scrutin national prévu par les accords de Genève car celui-ci ne pourrait se dérouler librement dans le Nord communiste. En Cochinchine, la guérilla se montre très active applique une stratégie inspirée de celle de Mao durant la guerre civile chinoise. Le gouvernement nord-vietnamien entreprend en 1956 de lancer une réforme agraire, mais procède de manière dogmatique, en divisant les paysans en cinq classes sociales, allant du propriétaire terrien à l'ouvrier agricole : la politique menée est totalement inadaptée aux structures agricoles du Nord, où les tout petits propriétaires constitue la grande majorité des exploitants. Les Vietnamiens considèrent que cette dynastie semi-légendaire, identifiée au Viêt Nam proprement dit, est apparue en 2879 av. Le peuple Vîet serait né des amours de la Reine fée Âu Cơ, issue du Feu et du Seigneur dragon Lạc Long Quân, issu de l'Eau : mariés malgré leurs natures différentes, ils auraient donné naissance à cent œufs, d'où seraient sortis cent enfants. Sous le règne de Lê Thánh Tông (1460-1497) est rédigé un code légal, le code « Hong-duc », qui tente de définir l'homme viêt dans la totalité de ses rapports sociaux. Après le retour d'Hô Chi Minh, la situation continue de se tendre en Indochine. L'autorité monarchique se trouve vidée de sa substance en Annam, ce qui contribue à heurter vivement le sentiment national vietnamien[114],[115]. Au début du conflit indochinois, les Français sont encore incertains quant à la stratégie à suivre et au statut politique des trois parties du Viêt Nam. Le régime juridique de la colonie de Cochinchine y est appliqué[87]. Si la sinisation culturelle du peuple Viêt est profonde - l'éducation et la littérature sont ainsi imprégnées de l'héritage classique de la Chine - elle n'est cependant pas complète : c'est dans le contexte de la suzeraineté chinoise que se forme progressivement la conscience d'une nation viêt. Le Việt Minh entretient l'agitation en Cochinchine, par le biais d'une guérilla dirigée par Nguyễn Bình, qui harcèle ou assassine les notables et les fonctionnaires vietnamiens pro-Français. L'hostilité entre les deux États vietnamiens - le Sud refusant d'organiser le référendum prévu par les accords de Genève, tandis que le Nord vise à récupérer le Sud et soutient l'insurrection du FNL (dit Việt Cộng) - conduit à une implication accrue des États-Unis et au déclenchement de la guerre du Viêt Nam. La tradition chinoise veut au contraire qu'elles aient été capturées et décapitées. Dans le courant de 1972, une nouvelle offensive de grande envergure du FNL et de l'Armée populaire vietnamienne en territoire sud-vietnamien entraîne une accélération des négociations, mais aussi du conflit : les Américains reprennent d'avril à septembre les bombardements sur le Nord et n'hésitent pas cette fois-ci à miner le port d'Haïphong.